Le PLRN refuse un budget 2018, totalement hors du mécanisme de frein à l’endettement

Le montant du déficit n’a pas permis de trouver un compromis acceptable

 

La couleur avait été annoncée au Grand Conseil, le 5 décembre dernier, lors du vote d’entrée en matière. Ce mardi 19 décembre, le groupe libéral-radical a refusé le budget 2018 car il déroge bien trop largement aux mécanismes du frein à l’endettement. Les divergences entre les positions de la gauche parlementaire et celle de la droite étaient bien trop importantes pour parvenir à un compromis raisonnable, et ce malgré un important travail en amont entre les partis gouvernementaux.

Ce n’est pas de gaîté de cœur que le groupe libéral-radical a refusé le budget 2018, tant dans la version initiale du Conseil d’État que dans celle amendée par la commission financière et le Parlement. Avec un déficit de 50 millions dans la version finale, certes amélioré par la gauche mais principalement sur le volet des recettes, les mécanismes financiers prévus par la LFinEC ne sont absolument pas respectés. D’autre part, aucune nouvelle mesure réelle d’assainissement des finances cantonales n’a été proposée par le Gouvernement, à l’exception d’un report de charge sur les communes. En n’ayant ni pris la pleine mesure des revendications PLR au cours des précédentes années ni tiré de leçon du processus budgétaire précédent voté pourtant in extremis, le Gouvernement a créé les bases de ce refus en présentant de nouveau un budget très largement déficitaire et ne respectant pas les mécanismes de frein à l’endettement.

 

Refus quasi systématique des propositions PLR

 

Du côté de la gauche parlementaire, le retour au barème fiscal de 2016 pour les personnes physiques était une ligne rouge pour le groupe libéral-radical. En la franchissant, la gauche alourdit la charge fiscale des contribuables neuchâtelois et porte un coup dur à l’attractivité du canton. Enfin, si le PLRN salue la qualité du dialogue avec le PS durant tout le processus budgétaire, force est de constater que les améliorations faites au budget ont principalement concerné les recettes, avec les risques que cela comporte, et dans une moindre mesure sur charges. Le déséquilibre d’effort consenti sur ces deux volets n’a donc pas permis d’obtenir un consensus appelé des vœux des libéraux-radicaux.

 

Les travaux et décisions de la commission financière ont laissé le PLRN sur sa faim. En effet, si le budget voté par la majorité de gauche de la commission financière est légèrement meilleur, il est encore très loin de respecter les mécanismes de frein à l’endettement. Les amendements proposés par le PLRN ont pratiquement tous été refusés. Pire encore, les améliorations apportées au budget résultent avant tout de recettes supplémentaires, alors que le Canton souffre en priorité d’un problème de dépenses et non de recettes, comme l’a démontré l’étude Bak Basel.

 

D’autre part, après l’examen du budget par le plénum, la barque a encore été surchargée par la majorité de gauche. Les différents amendements libéraux-radicaux ont été défendus devant l’ensemble du Grand Conseil, mais n’ont, une fois de plus, pas trouvé grâce aux yeux de la gauche du Parlement.

 

Des circonstances exceptionnelles ad aeternam ?

 

Du côté des coûts de fonctionnement, la gauche ne s’est pas montrée disposée à empoigner le taureau par les cornes, puisqu’elle a défendu des amendements péjorant encore le budget pourtant établi par un Gouvernement de son propre bord politique. Les propositions libérales-radicales ont systématiquement été combattues. Sans réel compromis possible, si ce n’est quelque effets de manche destinés à reporter la responsabilité de l’absence de budget sur la droite, il était impossible pour le PLRN de déroger à ses principes, notamment celui du frein à l’endettement, qui a pourtant été plébiscité par plus de 85% de la population. La responsabilité du Grand Conseil est en jeu. Des mesures doivent être prises par respect pour les Neuchâtelois. En effet, le budget 2017 dérogeait déjà aux freins en raison de circonstances dites extraordinaires, lesquelles, à en croire le Plan financier et des tâches (PFT), devraient se prolonger jusqu’à la fin de la législature, avec des conséquences qui seraient gravissimes pour les contribuables et l’attractivité de notre canton. Le PLRN l’a déjà exprimé à plusieurs reprises, il refusera catégoriquement toute nouvelle hausse d’impôts ! De plus, l’annonce pour le moins surprenante du conseiller d’Etat en charge des finances quant au vote immédiat sur un décret prévoyant une augmentation d’impôts est inacceptable sur le fond, et discourtoise sur la forme.

 

Responsabilité envers les générations futures

 

Alors que le Conseil d’État a déjà annoncé sa volonté de changer la loi sur les finances, le PLRN conscient de sa responsabilité vis-à-vis, notamment, des générations futures qui devraient assumer l’accroissement de la dette, ne pouvait pas accepter un budget déficitaire et ne remplissant pas les conditions du frein à l’endettement.

 

En refusant le budget, le PLRN souhaite d’une part que le Gouvernement entreprenne des réformes plus en profondeur, en proposant de réelles mesures d’assainissement et d’autre part que la gauche parlementaire accepte enfin que le Canton offre des prestations en relation avec ses réalités financières.

 

S’il se dégage une déception profonde dans l’échec du processus budgétaire, le PLRN reste confiant dans l’avenir du canton. D’importants projets sont en cours de traitement et la volonté affichée de dialogue avec la gauche reste intacte pour restructurer et réformer l’Etat afin d’assurer le meilleur avenir possible à nos concitoyens. Nous gageons, indépendamment du résultat sur le budget, que des ponts solides ont été créés et qu’ils permettront les réussites de demain.