Les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 nous ont rappelé la fragilité de l’étendue de nos libertés qui peut vite se réduire comme peau de chagrin. Pourtant, nous nous y sommes pliés à la fois dans la crainte de la maladie, de la sanction et du jugement social.
La liberté de pensée est propre à chacun ; nous en dressons les limites, certes conditionnés par la société. Elle n’est donc pas absolue, mais reste enfouie dans notre espace mental. Là aussi, la crise sanitaire nous a rappelé qu’une pensée ne peut se construire simplement. Elle n’est pas définitive et n’est qu’une accumulation de nuances; ni blanc ni noir.
Quant à la liberté de parole, elle devrait être l’extension naturelle des deux premières, mais avec les limites de la décence dans un vaste espace de pluralité. Cependant, la nuance est plus difficile à partager que l’absolutisme d’un avis tranché. Mu par le jugement, le discours se crispe vite pour devenir manichéen et il devient difficile d’être nuancé ; il faut être pour ou contre. Là aussi, la pandémie nous a montré les limites de cette liberté dès qu’il s’est agi de s’exprimer sur le vaccin.
Nous devons militer pour nos libertés et celles des autres. L’expérience traumatisante de la crise sanitaire est criante. Pourtant, d’autres menaces planent et elles ne viennent pas forcément de l’Est… La position des Verts genevois vis-à-vis de leurs représentants n’est qu’un premier pas pour faire de la bien-pensance écologiste un dogme unique et obligatoire.
Mais soyons optimistes, chassez le naturel, il revient au galop et les vacances riment avec liberté. Combien de bienpensants prendront l’avion ou leur bagnole honnie en cette période, oubliant leurs beaux discours pour goûter aux plaisirs des plages, aux beautés des sites naturels menacés ou à la frénésie des métropoles ? Ne cédons jamais au discours facile et culpabilisateur, ni au manichéisme des idées. Soyons les garants des pluralités de pensées et de la tolérance du vivre autrement. Bel été !
Jean-Daniel Jeanneret, vice-président du PLRN