L'analyse de Francis Krähenbühl, président du PLRN

Les élections communales du 21 avril 2024 laissent un goût amer au PLRN. Mis à part un résultat historique qu’il faut saluer au Locle avec le gain de 3 sièges au Conseil général et d’un siège au Conseil communal, à Boudry (+1 au CG) et aux Verrières (+1 au CG), le parti enregistre soit une stagnation, soit un recul. Sur l’ensemble du canton, le PLR passe de 38% d’élus dans les législatifs communaux à 34%. Même si nous restons le parti le plus fort du canton, c’est une baisse importante.

En y regardant plus en détail, on constate que les pertes les plus fortes ont eu lieu là où de nouvelles listes ont apparu: Laténa (à la suite de la fusion), Cortaillod (où l’élection était tacite en 2020), Milvignes, La Grande Béroche, voire Neuchâtel. Ailleurs, certains électeurs se sont tournés vers des listes villageoises, qu’ils considèrent plus proches de leurs préoccupations, comme à Rochefort, La Sagne ou aux Ponts-de-Martel. Pourquoi ces glissements?

L’explication n’est pas à chercher derrière le plus faible taux de participation de l’histoire, à peine plus de 30%, qui touche tous les partis, même si on sait que la gauche parvient à mieux mobiliser son électorat que le PLR. Non, la réponse est ailleurs.

Le parti libéral-radical ne parvient pas à se positionner clairement par rapport aux autres partis. Il garde cette image de «parti des banques et des assurances». Il faut casser ces préjugés réducteurs et mieux communiquer sur notre vision de la société. Certes, nous devons continuer de défendre les entreprises, petites et grandes, parce qu’elles sont sources d’emplois et des richesses qui permettent ensuite d’alimenter une politique sociétale équitable. En parallèle, osons parler de politique sociale, climatique, familiale, de santé ou encore d’éducation de droite.

Le PLR est le mieux placé pour défendre cet équilibre entre politique économique et politique sociétale; les deux sont indissociables, nous ne le répétons pas assez, ou pas suffisamment bien.

Le PLR est le mieux placé pour défendre cet équilibre entre politique économique et politique sociétale; les deux sont indissociables, nous ne le répétons pas assez, ou pas suffisamment bien. Conséquence: l’électorat ne sait plus très bien où situer notre parti, ne s’y retrouve plus et se tourne vers des partis à la politique plus claire, mais plus tranchée, dont la vision est plus facile à comprendre, même si elle est souvent monolithique, portée par un seul thème fort. On l’a vu ce dimanche avec le renforcement de la gauche, qui s’est approprié la famille et le climat (même si les Verts perdent également dans de nombreuses communes), et de l’UDC conservatrice. Le PLR ne doit pas devenir socialiste ou nationaliste pour autant, mais doit avoir le courage de se positionner sur certains sujets délicats, jusqu’ici «oubliés», laissés à d’autres qui n’en demandent pas tant. Il y a quelques années, le PDC avait la même réputation de parti hésitant, à la position floue. Depuis 2020, il a revu sa stratégie, sa vision et son positionnement, et regagné un électorat.

A nous d’en tirer les enseignements. Si Le Centre l’a fait, le PLR peut le faire!

Je ne voudrais pas terminer cet article sans adresser mes remerciements à toutes les candidates et à tous les candidats qui, depuis des mois, défendent les valeurs du PLR dans leurs communes respectives. Votre travail a été remarquable, même si les résultats sont en deçà des attentes.

Souhaitons encore un bon second tour à la section de Neuchâtel pour l’élection au Conseil communal. Nos deux candidats méritent votre soutien; concrétisez-le en glissant la liste du PLR compacte dans l’urne, sans ajouter d’autre candidat.

Francis Krähenbühl, président du PLRN