Objectif 2023 : renforcer la position du PLRN en vue des élections de 2027

Réuni en Assemblée générale mercredi 1er février aux Brenets, le PLRN a défini sa stratégie en vue des élections fédérales d’octobre. Le parti souhaite conserver son siège au Conseil des Etats et viser le renforcement de sa présence au Conseil national.

La section PLR Le Locle-Les Brenets a accueilli l'Assemblée générale du parti cantonal aux Brenets. (Photo: Alex Ferreira)

Article publié le 3 février dans l'édition 2023 n°2 de Libertés neuchâteloises

Au soir du 22 octobre prochain, le Parti libéral-radical neuchâtelois pourra-t-il se targuer d’avoir conservé ses deux sièges sous la Coupole fédérale tout en renforçant sa position en vue des élections de 2027 ? Son Assemblée générale y compte bien. Réunie mercredi soir aux Brenets, elle a validé la stratégie proposée par le Conseil cantonal du PLRN. L’objectif est double : conserver d’une part le siège occupé par Philippe Bauer au Conseil des Etats depuis 2019 et renforcer d’autre part la position du parti en vue de consolider sa place au Conseil national, occupée depuis le début de la législature par Damien Cottier.

« Les chances de la droite de conquérir cette année un deuxième siège neuchâtelois à la Chambre basse sont faibles, ou en tout cas insuffisantes » a admit d’entrée Fabio Bongiovanni face à la septantaine de membres réunis mercredi. Ces élections représentent toutefois « la possibilité de progresser de cinq points par rapport aux élections de 2019 pour viser l’obtention, en 2027, d’un second siège à droite. » Le PLRN présentera donc une liste de quatre noms en vue de l’élection au Conseil national. La primaire interne se tiendra le 11 mars prochain au Collège de Vignier à St-Blaise.

« Manière de procéder désagréable »

En ce qui concerne le Conseil des Etats, le président du PLRN Fabio Bongiovanni a souligné que le siège de Philippe Bauer pourrait être attaqué par la gauche si sa proposition de modifier la loi cantonale sur les droits politiques venait à être acceptée par le Grand Conseil neuchâtelois. Sur proposition du POP et du Centre, le Parlement doit se prononcer sur une éventuelle réintroduction des apparentements dans la course au Conseil des Etats, apparentements qu’il avait été décidé de supprimer lors de la réforme des institutions sur laquelle la population s’était prononcée en 2017.

« Au mépris de tout fonctionnement institutionnel sain, la gauche pousse, par toutes les demandes d’urgences possible, l’adoption très rapide d’une réforme », a expliqué Fabio Bongiovanni. Si en Commission législative, les commissaires libéraux-radicaux ont admis « qu’une réflexion et un débat de fond doivent se mener au sujet des modes d’élections neuchâteloises, il est inadmissible de vouloir changer les règles du jeu à si courte échéance et pour des raisons électoralistes. Si nous devons changer les lois, le but ne doit pas être celui de favoriser un camp ou l’autre. » Pour rappel, lors des élections de 2019, si les différents partis de gauche s’étaient apparentés, ils auraient pu décrocher deux sièges à la Chambre haute.

« Tant le groupe libéral-radical que la présidence du parti utiliseront tous les moyens à leur disposition pour éviter qu’une telle réforme entre en vigueur avant les élections fédérales d’octobre. »

Fabio Bongiovanni, président du PLRN

« Tant le groupe libéral-radical que la présidence du parti utiliseront tous les moyens à leur disposition – rapports de minorité, débat au Grand Conseil, voire référendum – pour éviter qu’une telle réforme entre en vigueur avant les élections fédérales d’octobre », a prévu le président du PLRN. Citant la Commission européenne pour la démocratie par le droit, également connue sous le nom de Commission de Venise, Fabio Bongiovanni a rappelé que « les éléments fondamentaux du droit électoral, et en particulier le système électoral proprement dit, ne devraient pas pouvoir être modifiés moins d’un an avant une élection. »

« Cette manière de procéder à marche forcée est désagréable ! Ce n’est pas comme si le système avait été changé et qu’on le découvrait aujourd’hui ! La réforme date de 2017. Les institutions ne se changent pas sur un coin de table, mais calmement, sereinement », s’est exclamé le conseiller d’Etat Alain Ribaux depuis les rangs de l’Assemblée générale.

Une opinion à laquelle s’est ralliée la majorité des membres présents. A l’unanimité, moins un non, l’Assemblée générale du PLRN a décidé mercredi soir de reporter la prise de décision quant à un éventuel apparentement dans la course au Conseil des Etats. Le parti présentera une liste de deux noms ouverte à la primaire interne du PLRN le 11 mars prochain.

Appui par la liste des JLRN

En vue d’appuyer les deux listes du PLRN, l’Assemblée générale a validé la volonté de la présidence du parti de soutenir celle des Jeunes libéraux-radicaux neuchâtelois via le sous-apparentement. La liste des JLRN, soumise le 16 février à son Assemblée générale, sera présentée le 11 mars à la suite de la primaire interne du PLRN. La partie statutaire de la primaire sera suivie par un repas de soutien visant à récolter des fonds en faveur de la campagne du Parti libéral-radical neuchâtelois. D’avantage d’informations à ce sujet seront données dans la prochaine édition de Libertés neuchâteloises

Anthea Estoppey, journaliste, rédactrice en chef