Laissons-les travailler !

Libertés neuchâteloises n°15 - Edition du 2 septembre 2022

Mais qu’est-ce que c’est que ce pays qui se fait tellement de bien à se faire du mal ? Pendant deux ans de pandémie, on entendait que la Suisse agissait trop tard, trop lentement, pas suffisamment et tellement mal que la catastrophe guettait. Finalement, le Conseil fédéral a réussi à gérer une situation inouïe sans porter une atteinte excessive à nos libertés. La Suisse est quand même le seul pays au monde qui a voté et accepté deux fois la même loi Covid à plus de 60% des voix.

Le Conseil fédéral 2022 in corpore (Chancellerie fédérale suisse).

A lire et écouter quelques élus, complaisamment relayés par quelques médias, le pays courait tout droit à la catastrophe et nous allions tous mourir. Nous ne sommes pas tous morts et la Suisse, en comparaison internationale s’en est plutôt bien sortie. Merci au Conseil fédéral et même à ses ministres qui ne sont bizarrement pas du PLR, mais qui ont tout de même fait le job.

Aujourd’hui, on lit et on entend que la catastrophe énergétique guette. Certains annoncent des émeutes dans des rues sans lumière et des émeutiers qui sentent mauvais, faute de douches chaudes. Les mêmes vitupèrent le Conseil fédéral qui, à les entendre, agit trop tard, trop lentement, pas suffisamment et vraiment à rebours du bon sens.

A la fin, avec des patrons d’entreprise concrets, pratiques et efficaces, avec un Conseil fédéral prévoyant qui n’a pas attendu les oiseaux de mauvais augure pour se mettre au travail, avec une population pragmatique et raisonnable, nous passerons cet écueil à nouveau plutôt mieux que les autres.

Parce que la Suisse, c’est ça : un sens pratique, des solutions concrètes, des gens qui passent plus de temps à bosser vraiment qu’à dire dans la presse qu’ils vont bosser bientôt.

Lorsque l’UDC accuse la gauche et les Verts de tentations dictatoriales, elle perd son temps et nous fait perdre le nôtre. Lorsque la gauche et les écologistes fustigent un Conseil fédéral insuffisamment médiatique à leur goût, ils perdent leur temps et gaspillent le nôtre.

La situation énergétique est inouïe, le Gouvernement travaille, les Cantons travaillent, la population fait et fera les efforts nécessaires. Il est temps de cesser de palabrer : laissons-les travailler.

Fabio Bongiovanni, président du PLRN