Le Conseil d’Etat vise la croissance qualitative, en voulant renforcer les conditions cadres pour notre économie, mais aussi pour l’ancrage et la domiciliation de contribuables dans le canton. Développement économique et démographique doivent aller de pair. Fini le paradoxe neuchâtelois, pas de région dortoir, ni de région atelier, mais des régions dans lesquelles travailler et vivre se conjuguent pour renforcer la qualité de vie ainsi que la vitalité de nos villes et villages. Même si la mobilité est un facteur de réussite socio-économique, la pendularité ne peut pas être un but en soi, bien au contraire.
Une croissance qualitative, c’est générer de la valeur ajoutée en réduisant l’empreinte carbone de nos activités pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Au-delà du défi climatique, la situation géopolitique confirme notre volonté de réussir le tournant énergétique, de fortement réduire notre dépendance au pétrole et au gaz, de progresser encore en matière d’efficacité énergétique et d’exploiter enfin nos potentiels de production renouvelable locale par le biais notamment d’une offensive dans le photovoltaïque, l’éolien et les chauffages à distance. L’approvisionnement énergétique des ménages et des entreprises neuchâteloises sera assurément un défi majeur des prochaines années et décennies en Suisse.
Afin de renforcer son attractivité, le Canton doit aussi entreprendre les investissements nécessaires pour moderniser ses infrastructures, élever le standing de son patrimoine bâti et ainsi mieux promouvoir la domiciliation des personnes et l’accueil de nouveaux acteurs économiques. En matière de fiscalité, toute velléité cantonale d’alourdir l’imposition directe des personnes est à combattre. L’initiative popiste pour l’augmentation de l’impôt sur la fortune est particulièrement contre-productive et doit être clairement rejetée le 15 mai prochain en votation populaire, sous peine de remettre en question la politique d’attractivité résidentielle du Conseil d’Etat.
Car Neuchâtel se doit de connaître une nouvelle croissance qualitative. L’offre de prestations publiques dans les domaines de la formation, de la culture, du sport, de la mobilité ou encore de la santé est taillée pour un canton de quelque 190 000 à 200 000 habitants. En effet, la situation financière de nos Communes et du Canton n’est pas tenable sur la durée avec la déprise démographique que nous avons connue jusqu’en 2020.
Attractivité, innovation, cohésion et finances publiques saines sont les ambitions du Conseil d’Etat pour cette législature. Ses projets s’inscriront dans une vision de développement durable entre efficacité économique, partenariat social et responsabilité écologique. Attractivité et durabilité sont les maîtres-mots de territoires à forte qualité de vie et à finances robustes.
Laurent Favre, président du Conseil d'Etat