Le PLRN, inquiet de la situation financière du canton, attend de vraies mesures

Le report de la réforme de la fiscalité sur les personnes physiques n’est pas acceptable

 

Face aux annonces de ce jour, le PLRN est partagé entre crainte et espoir pour l’avenir du canton de Neuchâtel. En effet, si les chiffres du budget sont effrayants et laissent augurer des années difficiles, ils ont au moins le mérite d’avoir déclenché un électrochoc et ont contraint le Conseil d’Etat à prendre des mesures réclamées de longue date par le Parti libéral-radical. Bien qu’impopulaires, une partie d’entre elles sont absolument indispensables pour la remise sur pied du canton à moyen terme.

Dire que la situation financière du canton de Neuchâtel est désastreuse relève de l’euphémisme et face à l’ampleur du déficit un assainissement en profondeur se révèle inévitable. D’autant que les prévisions conjoncturelles pour les années à venir ne sont guère réjouissantes.

 

Si le PLRN soutient la 2e partie du programme d’assainissement des finances présenté par le Conseil d’Etat ce jour, il déplore qu’une fois de plus ce soit le citoyen neuchâtelois qui doive supporter un quart des CHF 100 millions d’économies prévues au travers du report des étapes 2018-2020 de la réforme sur la fiscalité des personnes physiques. Des réformes pourtant promises de longue date et fruit d’un difficile compromis entre la droite et la gauche neuchâteloises. En repoussant ces réformes, alors que Neuchâtel est déjà en tête de classement des cantons imposant le plus lourdement les contribuables, le Conseil d’Etat fait un mauvais calcul et s’engage dans une spirale négative.

 

En revanche, si le PLRN ne perd pas de vue les conséquences humaines engendrées par de telles mesures et l’effort demandé aux fonctionnaires, il ne peut que saluer l’amorce de restructuration visant à réduire la masse salariale. Le passage à 41 heures par semaine, alors que selon les chiffres fournis par l’Office fédéral de la statistique la durée normale du travail dans l’administration publique en Suisse est de 41,5 heures, semble couler de source. La réduction de 2,5% des EPT à l’horizon 2020 ne démontre pas une véritable volonté de revoir l’appareil étatique, cependant, le PLRN l’interprète comme un premier pas en direction d’une profonde réforme structurelle.

Avant de se prononcer sur la réduction de subventions allouées, pour un montant de CHF 25 millions, le PLRN attend des informations plus précises et le détail des aides concernées par cette mesure.

 

Par contre, appuyer un quart des réformes sur un report de charges au détriment des communes ne convainc guère le PLRN, qui ne perdra pas de vue ce point et veillera à la cohérence des mesures qui seront proposées, et plus particulièrement au principe du « qui commande paye ».

Enfin, en ce qui concerne la levée temporaire des mécanismes du frein à l’endettement, le PLRN demeure profondément perplexe et n’arrêtera sa décision qu’une fois le budget scrupuleusement étudié.

 

Pour conclure sur une note positive, le PLRN salue la décision du Conseil d’Etat d’enfin empoigner le problème à bras le corps. Il espère que les réformes structurelles annoncées ne sont que la première étape d’un véritable processus de redimensionnement, qui permettra à notre canton d’aborder l’avenir avec une voilure aux dimensions de ses réelles capacités financières, pour retrouver compétitivité et attractivité.