Détail

Interpellation | Climat changeant, cadre inchangé ? Il est temps de faciliter les PAC réversibles

Auteur-e(-s): Groupe Libéral-radical – Le Centre

Demande d’assouplir la réglementation afin de permettre l’utilisation du rafraîchissement des PAC réversibles sans obligation de commande automatique des protections solaires.

Actuellement, dans le canton de Neuchâtel, un très grand nombre de PAC mises en place sont des PAC réversibles qui couvrent les besoins de chauffage en hiver et qui peuvent rafraîchir les locaux en été. À ce jour, de nombreux propriétaires renoncent à activer la fonction rafraîchissement de leur PAC, car les exigences du règlement d’exécution de la loi cantonale sur l’énergie (LCEn) sont jugées trop élevées.

Bien que la puissance électrique de rafraîchissement d’une PAC n’excède pas 12 W/m2 de plancher chauffé, l’activation de cette fonction est soumise aux conditions suivantes :

  • des exigences constructives concernant le taux de transmission d’énergie globale des fenêtres, la commande (automatique façade par façade) et la résistance au vent de la protection solaire fixée par l’état de la technique ;
  • la mise en place d’une installation solaire photovoltaïque dont la production correspond à 100% des besoins d’énergie électrique nécessaires à la production du froid de confort.

Dans le domaine de l’habitation et en particulier pour les bâtiments existants, il est très difficile de mettre en place un système de commande automatique (façade par façade) des protections solaires. Cela implique l’électrification de tous les stores, la mise en place d’une station météo et d’une régulation qui commande le tout. Pour les bâtiments équipés de volets, cette électrification n’est tout simplement pas possible à des coûts raisonnables.

S’il n’est pas remis en cause la présence d’une protection solaire selon l’état de la technique (à l’image d’une bonne isolation d’un bâtiment chauffé), il paraît important d’assouplir, dans le domaine de l’habitat, l’obligation d’une commande automatique qui demande l’électrification de toutes les protections solaires. Par contre, il va de soi qu’il faut maintenir l’obligation de compenser la consommation d’électrique pour le froid de confort par la pose de panneaux solaires photovoltaïques.

En effet, les vagues de chaleur estivales sont une conséquence directe du dérèglement climatique. Encourager les PAC réversibles, à haut rendement et bien régulées, c’est proposer une alternative durable aux climatiseurs énergivores. C’est aussi :

  • un alignement sur les objectifs climatiques cantonaux et fédéraux (stratégie énergétique) ;
  • moins de consommation électrique qu’un climatiseur standard ;
  • moins d’îlots de chaleur si l’on évite la prolifération anarchique de systèmes individuels mal régulés.

Les personnes âgées, les enfants et les malades souffrent particulièrement de la chaleur. Favoriser les PAC réversibles, surtout dans les logements collectifs, est un acte social et de santé publique.

Une PAC réversible consomme moins qu’un système séparé de chauffage et de climatisation. Et elle peut être alimentée par des sources renouvelables locales :

  • meilleur rendement saisonnier (coefficient saisonnier de performance SCOP / ratio d’efficacité saisonnière (SEER) ;
  • peut fonctionner en tandem avec des panneaux solaires (autoconsommation) ;
  • moins de pics de consommation électrique si régulation intelligente.