Le Grand Conseil du canton de Neuchâtel :
- Exprime son profond regret face à la décision prise le 1er septembre par le parlement du canton de Zurich visant à reporter l’apprentissage du français de la 5e à la 9 e année, que nous estimons préjudiciable à la cohésion nationale et aux échanges intercantonaux ;
- Invite respectueusement le parlement du canton de Zurich, plus grand canton de Suisse, à reconsidérer cette décision et à privilégier des solutions qui maintiennent l’enseignement du français dès la 5e année primaire, tout en assurant sa qualité pédagogique ;
- Invite le parlement du canton de Zurich à transmettre au Grand Conseil du canton de Neuchâtel les raisons de sa décision. :
- Demande au Conseil d’État neuchâtelois de soutenir davantage les échanges linguistiques avec des classes alémaniques ;
- Demande au Conseil d’État du canton de Neuchâtel d’entrer en contact avec les autorités compétentes du canton de Zurich afin d’ouvrir un dialogue constructif, et de leur demander une réponse à la présente résolution, si possible dans un délai de trois mois.
Le Grand Conseil neuchâtelois considère, en effet, que :
- La Suisse est un État multilingue dont la cohésion nationale repose en grande partie sur la connaissance réciproque des langues nationales et la capacité de communiquer entre régions linguistiques ;
- L’apprentissage précoce d’une langue nationale voisine (notamment le français en Suisse alémanique) favorise la mobilité des élèves, la compréhension mutuelle, toutes formes d’échanges interrégionaux, ainsi que le sentiment d’appartenance à la communauté nationale ;
- Le recul ou le report de l’apprentissage du français au bénéfice d’un démarrage plus tardif risque d’accroître les fractures linguistiques entre la Suisse romande et la Suisse alémanique, avec des conséquences à long terme pour la cohésion sociale, le marché du travail et les échanges intercantonaux ;
- Il existe des préoccupations pédagogiques légitimes (qualité de l’enseignement, charge des élèves, formation des enseignants) qui doivent être prises en compte et traitées par des mesures ciblées plutôt que par une suppression pure et simple ou un report du français au primaire.
Plus d’informations sur le site internet de la République et Canton de Neuchâtel.