Une baisse fiscale frileuse

Comme chaque année, une grande partie de la session du Grand Conseil de décembre a été consacrée à l’examen du budget de l’État de Neuchâtel, un exercice exigeant nécessitant un travail préparatoire considérable. Si les débats se sont déroulés sans heurts majeurs, un goût amer subsiste néanmoins pour les députés PLR, estime Quentin Di Meo, chef du groupe libéral-radical.

Le Conseil d’État a présenté un budget avec un résultat positif, tout en respectant les critères du mécanisme de frein à l’endettement. Une approche saluée par le PLR, qui attache une importance particulière à la stabilisation financière de notre canton et à la réduction de sa dette, source de charges conséquentes.

Cependant, après ces réjouissances, certes mesurées, le PLR reste préoccupé par l’imprévisibilité de certaines charges et recettes, lesquelles influencent directement ce bon résultat projeté pour 2025. Ces éléments externes et fluctuants doivent être perçus comme exceptionnels et incertains. Il serait donc irresponsable de se précipiter vers de nouvelles dépenses en partant du principe que les moyens financiers seront garantis. Non, cet argent n’est pas assuré. Même les réserves, perçues par certains comme inutiles ou excédentaires, ne sont que des ajustements comptables. En d’autres termes, leur utilisation augmenterait inévitablement l’endettement.

Conscient de l’importance d’adopter un budget pour 2025, le PLR a œuvré en collaboration avec les autres groupes politiques pour aboutir à un compromis. L’objectif du PLR a été clair tout au long des discussions: veiller à ce que chaque nouvelle dépense bénéficie directement aux habitantes et habitants du canton.

Débats intenses

Parallèlement, la question fiscale a suscité des débats intenses, avec deux options sur la table. Finalement, la contre-proposition de la gauche a été retenue, entraînant une baisse d’un point du coefficient fiscal, entièrement à la charge du canton. Le PLR regrette cette décision, estimant que la proposition initiale du Conseil d’État, qui prévoyait une réduction de 1% du barème de l’impôt sur le revenu, aurait permis une répartition plus équitable de cet allègement fiscal.

Quoi qu’il en soit, tant la modification du coefficient fiscal votée cette année que celle portant sur le barème décidée l’an dernier arriveront à échéance en décembre 2025. Il faudra dès lors revenir rapidement sur cette thématique.

Cet épisode illustre à quel point il est complexe de réduire l’impôt sur le revenu, malgré notre position défavorable dans les comparaisons intercantonales. Pourtant, à l’instar de nos voisins, il est désormais essentiel d’offrir des conditions fiscales plus compétitives afin de renforcer l’attractivité de notre canton. Par ailleurs, redonner du pouvoir d’achat à la population doit rester une priorité collective.

Quentin Di Meo, chef du groupe libéral-radical au Grand Conseil neuchâtelois