Le point sur la santé des finances cantonales

La session du Grand Conseil neuchâtelois du mois de juin se caractérise toujours par le traitement des comptes. Un exercice important pour faire un point de situation sur l’état de santé des finances cantonales. Alors, Docteur, comment va-t-il ? Question difficile, puisque certains auront tout loisir de citer la maxime suivante: «Le résultat? Combien voulez-vous qu’il fasse?»

En 2023, le résultat présente un bénéfice de 1,7 million de francs. Elément réjouissant puisque le budget, lui, annonçait quelque 13,5 millions de francs de pertes. Une nouvelle à prendre avec du recul, beaucoup de recul, en regard des événements survenus durant l’année et du contexte conjoncturel favorable. C’est ainsi que le PLR s’est positionné. De la fermeté, alimentée de vives inquiétudes, teintées, aussi, d’une certaine compréhension.

Point de départ, en 2023: mois après mois, les mauvaises nouvelles s’enchaînent et la crainte de péjorer massivement le compte de résultat s’accroît. Aucun versement de la Banque nationale suisse, crédits supplémentaires pour le domaine hospitalier, résidus des crises énergétique et sanitaire et lourdes incertitudes géopolitique, inflation grandissante. Autant d’éléments qui auraient pu laisser présager d’un résultat catastrophique. Mais c’était sans compter la forte diminution du chômage et la situation favorable à l’économie qui se sont matérialisés par des recettes fiscales améliorées de 80 millions de francs par rapport à 2022.

Politique de prudence

Alors que la gauche dénonce une politique de l’écureuil, laissant croire que ces recettes extraordinaires sont d’ores et déjà pérennes et que de nouvelles dépenses doivent être prévues, le PLR, quant-à-lui, salue la politique de prudence de Conseil d’Etat. Il prend pour preuve l’alimentation des réserves pour plusieurs dizaines de millions de francs qui permettront de faire face aux prochaines années qui s’annoncent compliquées. En effet, la conjoncture n’est déjà plus si favorable et les défis liés à de multiples domaines tels que la santé, le climat, les transports publics et bien d’autres engendreront des immenses dépenses dont le financement n’est largement pas assuré.

Quand l’année est considérée comme extraordinaire, un bénéfice plus grand aurait dû être généré afin de poursuivre nos investissements, renforcer le pouvoir d’achat des ménages et permettre d’octroyer l’aide à ceux qui ont en besoin. Malheureusement, le presque équilibre annoncé dans ces comptes appelle la vigilance et la prévoyance pour les futurs exercices qui, eux, seront moins favorables.

Quentin Di Meo, chef de groupe