Modification de la loi sur la faune sauvage : lièvre ou tortue ?

La gauche "rose-verte" évite le débat ! À la veille de la session parlementaire, elle retire in extremis le projet sur le lièvre brun et la chasse à la bécasse, malgré cinq ans de travaux. Un recul stratégique en pleine période électorale ?

Contrairement à l'ordre du jour établi et validé le 6 février dernier par le bureau du Grand Conseil, le débat au sujet du lièvre brun et de la chasse à la bécasse n'aura pas lieu lors de la session parlementaire prévue demain. En effet, la majorité "rose-verte" de la commission législative a décidé de retirer le rapport de commission de l'ordre du jour contre l'avis de la minorité. Cette dernière considère en effet qu'après plus de 5 ans de travaux de commission, un premier passage en plénum et d'innombrables heures de travaux parlementaires, le projet – bien que ne lui convenant pas – doit être débattu en plénum. En période électorale, c'est donc une gauche frileuse face aux interdictions qu'elle entend asséner à la population et qui préfère se cacher derrière ses ambiguïtés qui ne veut pas débattre.


A priori de moindre importance, ce rapport ainsi que le projet de loi adjacent cachent en réalité une vision dogmatique des Verts-es en matière de protection de la nature et de la faune. Martelée par le Conseil d'État et le SFFN, la volonté de protéger de manière pragmatique la nature en intégrant les acteurs de terrain ne correspond pas à la volonté de la majorité. C'est ce qui ressort clairement du rapport de commission et du projet de loi soumis au vote du législatif cantonal. Prétexter que l'avis du Conseil d'État amène des éléments nouveaux après tant de travaux et de discussions relève d’une mauvaise foi crasse. La position du Conseil d’État et de la minorité se base de plus sur l’évaluation favorable de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) – transmise à la commission en 2024 – quant à la durabilité de la protection du lièvre et de la bécasse des bois avec la pratique actuelle et réduite de la chasse.

La manœuvre électorale des Verts-es est ainsi de mauvais goût, il s'agit d'un manque de respect envers les institutions et le parlement. Alors que la gauche est majoritaire en commission, ce revirement de situation électorale fait fi des heures passées par les députés, les services de l'État et du Conseil d'État. Nous le regrettons et le condamnons vivement.

Contact : Damien Humbert-Droz, député, membre du PLRN, 079 603 22 85