Grand Conseil neuchâtelois: l'art du compromis

Fin des rentes à vie pour les conseillers d'Etat neuchâtelois! Les députés en ont décidé ainsi lors de la session du Grand Conseil des 1er et 2 octobre 2024. Eclairage.

Les députés ont sonné la fin des rentes à vie pour les membres du Gouvernement neuchâtelois. Après de longs mois de travaux parlementaires, un compromis a été trouvé afin de compenser partiellement la suppression du modèle des rentes existant jusqu’ici. Lors de la session des 1er et 2 octobre derniers, une augmentation modeste du salaire a dès lors été acceptée dans ce sens, non sans quelques heurts.

Car l’art du compromis n’est pas inné chez tout le monde! Malgré les accords trouvés en commission, le groupe VertPop s’est obstiné en déposant un amendement qui demandait de ne pas réévaluer le salaire des membres du Gouvernement. Le groupe libéral-radical a clairement défendu que le niveau de responsabilité, le temps engagé et l’investissement personnel requièrent un niveau de rémunération correct, à l’image des autres cantons romands qui affichent des salaires bien supérieurs à ceux pratiqués à Neuchâtel. Mais, nous le savons, l’ambition d’une partie de la gauche est d’augmenter le nombre de nos conseillers d’Etat à sept et d’instaurer des temps partiels. Une belle démonstration de l’ignorance de certains sur la fonction!

Eviter la double peine pour les propriétaires

Le Grand Conseil a également traité le rapport d’information quadriennal lié à l’aménagement du territoire. Outre l’état de situation très complet du Conseil d’Etat, le groupe libéral-radical a profité de cette occasion pour déposer un postulat qui permettra d’éviter la double peine pour les propriétaires.

La réduction des zones à bâtir est désormais une réalité dans notre canton et les communes travaillent dans ce sens à la réalisation des plans d’aménagement locaux (PAL). D’autre part, la mise en place des zones d’utilisation différée (ZUD) apporte également son lot de difficultés. Ce changement de statut implique une exclusion temporaire de la zone à bâtir jusqu’à la prochaine révision du PAL. Par analogie avec la taxation sur la plus-value en cas de classement en zone à bâtir, une révision rapide de la valeur des biens semble devoir s’imposer afin de ne pas pénaliser les propriétaires au niveau fiscal.

Assurer la stabilité des institutions

Dans l’interminable série des objets B (interpellation, motion, postulat, etc.), plusieurs propositions en lien avec les institutions ont été traitées. Le groupe libéral-radical a profité de rappeler l’importance de veiller à la stabilité de notre système. Changer les règles dès que l’occasion se présente, par ambition personnelle ou partisane, n’est pas opportun et doit être considéré avec sérieux.

Nombreuses sont les propositions qui demandent des mesures pour augmenter la participation de la population à la vie politique. Nombreuses sont les décisions qui contreviennent à cet objectif.

Retenons que deux propositions ont été acceptées. Celles-ci portent sur le bulletin unique pour les élections au système majoritaire à deux tours ainsi qu’un tirage au sort lors de la numérotation des listes électorales. Nous regrettons évidemment le refus du Parlement de revoir le système d’élection du Conseil des Etats, aujourd’hui encore enlisé dans un mécanisme proportionnel dénué de sens.

Quentin Di Meo, chef de groupe