communique de presse 22.10.15

Neuchâtel, le 22 octobre 2015

Communiqué de presse

 

 

Le groupe libéral-radical refuse l’entrée en matière sur le budget 2016

Des prévisions irréalistes et hors du cadre du redressement des finances

 

 

Ce lundi, lors de la séance de la commission des finances, les représentants libéraux-radicaux ont signifié au ministre des finances leur refus d’entrer en matière sur le budget 2016 de l’Etat de Neuchâtel. Séduisant d’un prime abord, ce budget a été élaboré sur la base de chiffres irréalistes tant en termes de charges que de revenus. En notifiant rapidement son refus d’entrer en matière, le groupe libéral-radical souhaite ainsi laisser l’opportunité au Conseil d’Etat de revenir avec une proposition défendable et éviter les bricolages superficiels et contre-productifs en plénum.   

 

 

Ces dernières années, à force de travail et de négociations, il a été toujours été possible de doter l’Etat de Neuchâtel d’un budget au 1er janvier. Cette année, l’ampleur du delta empêche les commissaires libéraux-radicaux d’envisager ce scénario, raison pour laquelle l’entrée en matière a été refusée lundi en séance de commission des finances.

 

Ne pas coupler les grands projets sur le long terme à un budget annuel

Les commissaires libéraux-radicaux estiment aussi risqué qu’inopportun de coupler l’adoption d’un budget insatisfaisant au seul argument que ce dernier se calque sur le calendrier des grands projets présentés par le Gouvernement, notamment le projet « mobilité 2030 », par ailleurs pleinement soutenu par le PLRN. Le processus budgétaire, de même que celui du redressement des finances, doivent justement doter le Canton d’un cadre financier qui permette d’intégrer à long terme des investissements essentiels dans nos infrastructures.

C’est donc parfaitement conscients des conséquences douloureuses de leurs actes, mais en toute responsabilité financière comme le veut leur rôle, que les commissaires libéraux-radicaux ont refusé l’entrée en matière sur le rapport présenté par le Conseil d’Etat, tout en affirmant être prêts à travailler avec celui-ci pour doter le Canton d’un budget dans les meilleurs délais.

 

Décision étayée,  loin de tout jeu politique

Ce refus se base sur des considérations financières et se veut loin de tout jeu politique dont le canton n’a pas besoin. Deux éléments prépondérants sont au cœur de cette réflexion : les éléments techniques du budget présenté, ainsi que la mise en perspective de ce dernier dans le programme d’assainissement durable des finances cantonales.

Si la difficulté d’élaboration du budget 2016 est reconnue par le groupe libéral-radical, notamment en raison de la diminution des revenus de la RPT de l’ordre de CHF 25 millions, les commissaires libéraux-radicaux regrettent le manque de précision financière encadrant ce budget, qui plus est à l’aube d’une période de ralentissement économique prévisible.

De prime abord, le projet présenté par le Conseil d’Etat peut sembler séduisant, dans la droite ligne des exercices précédents par l’ampleur du déficit annoncé. Ce premier constat ne passe toutefois pas le cap d’une analyse plus fine, prenant en compte les risques conséquents pris par le Gouvernement dans ses travaux budgétaires. Ces risques, assumés par l’exécutif dans son rapport, additionnés de sous-évaluations budgétaires de postes ainsi que de prélèvements supplémentaires aux fonds et réserves, laissent présager un déficit à hauteur d’environ CHF 50 millions.

Les commissaires libéraux-radicaux ont, en outre, fait une appréciation globalement négative de la situation comprenant les mesures d’améliorations budgétaires proposées, qui provoquent une augmentation des charges pour les communes, ou encore l’augmentation des effectifs de l’administration d’une trentaine de nouveaux postes. Des éléments qui n’aident pas à rendre plus acceptable ce budget 2016.

 

Retard dans l’assainissement et absence de planification

Concernant le projet de redressement et d’assainissement durable des finances, le PLRN constate que l’avancement des travaux ne permet pas, à ce jour, de garantir des effets positifs suffisants. Si les discussions engagées ont montré certaines ouvertures, aucun acte concret, législatif notamment, n’est pour l’heure prévu afin d’atteindre l’objectif chiffré fixé dans la motion 13.186.

Le mandat donné à l’institut BAK Basel livrera ses premières conclusions trop tardivement pour les intégrer rapidement à un redimensionnement de l’Etat. Pour l’heure, les travaux de la commission ne permettent pas non plus de placer ce mauvais budget dans une perspective financière positive à moyen terme. La planification financière et des tâches (PFT), requise dans le cadre de la nouvelle LFinec et considérée comme élément central de gestion financière n’est, à ce jour, pas réalisée et donc pas à même de donner les garanties suffisantes qui auraient permis aux commissaires libéraux-radicaux de placer ce budget dans un contexte différent et un avenir plus positif.