

Le PLR doit renforcer son engagement
Le PLR a vécu un dimanche électoral contrasté. Puisqu'il n'y aura pas de deuxième tour, les deux sortants PLR Crystel Graf et Laurent Favre conservent leur siège. L'analyse du président cantonal, Francis Krähenbühl.
Les résultats des élections cantonales 2025 confirment les tendances observées dans d’autres cantons, à savoir une érosion du PLR et des Verts, et une poussée de la droite conservatrice et du parti socialiste. Est-ce à dire que c’est inéluctable ? Non, il serait trop facile de se réfugier derrière un mouvement de balancier cyclique pour expliquer la perte d’un siège PLR au Conseil d’État, et de deux sièges au Grand Conseil. Voyons ça dans le détail.
Conseil d’État
Les résultats du premier tour témoignent d’une volonté claire d’alternance gouvernementale. Il faut aussi se souvenir quelles ont été les circonstances de l’obtention des trois sièges PLR en 2021, à savoir une faute stratégique de la gauche au second tour qui a retiré le 3ème candidat socialiste au profit d’un Vert. Celui-ci n’avait finalement pas été élu, la gauche perdant un siège au passage.
Il semblait donc difficile de défendre le troisième siège, nous avons donc choisi la voie d’une alliance des forces de centre-droite (PLR, UDC, Le Centre) pour augmenter nos chances. Cela n’a pas suffi ! Cela ne signifie pas pour autant que l’Alliance neuchâteloise n’a pas fonctionné, au contraire. Je reste convaincu que si les trois partis s’étaient lancés seuls, en ordre dispersé, nous n’aurions pas pu faire mieux, et qu’à l’inverse nous aurions mis en danger le deuxième siège PLR. La somme des suffrages récoltés par les cinq candidats de l’Alliance représente 86 % de la somme des suffrages des candidats de la gauche unie, qui réussit à réélire les deux socialistes au premier tour. Dans ces circonstances, il paraissait hasardeux de vouloir à tout prix conquérir trois sièges de centre-droite dans un second tour de tous les dangers, au risque de répéter l’erreur de la gauche en 2021. Nous avons donc préféré opter pour une élection tacite en présentant nos deux sortants Laurent Favre et Crystel Graf. La nouvelle composition du Conseil d’État correspond également au souhait exprimé par la population d’avoir une majorité de gauche au gouvernement cantonal.
Nous félicitons les cinq membres élus ou réélus et espérons qu’ils sauront, comme ça a été le cas durant la législature 2021-2025, travailler de manière collégiale, constructive et sereine. Nos félicitations et nos remerciements vont également aux autres candidats de la liste de l’Alliance neuchâteloise, Quentin Di Meo, Thierry Brechbühler et Manon Freitag, pour leur engagement inlassable durant les trois mois qu’a duré la campagne. Leur contribution a été essentielle pour assurer deux sièges au centre-droite.
Grand Conseil
Du côté du Grand Conseil, bien que le PLR conserve sa position de premier parti cantonal avec 30 élus, nous perdons deux sièges par rapport à 2021. Dans l’absolu, le PLR passe de 29,9 % de bulletins à 28,2 %, ce qui se traduit après élimination des formations n’atteignant pas le quorum de 3 % à 30 sièges contre 32 lors de la législature écoulée.
Il est également intéressant de noter que la somme des suffrages du PLR, de l’UDC et du Centre représente également, comme pour le Conseil d’État, le 85 % des suffrages de la gauche y compris SolidaritéS. Ceci renforce l’idée que l’Alliance a fonctionné et n’a pas fait perdre de voix aux trois partis.
Le grand vainqueur du jour est sans conteste le Parti socialiste, qui gagne 6 sièges par rapport à 2021, au détriment des Verts (-4) et partiellement des Vert’libéraux (-3). À droite, l’UDC prend 4 sièges au PLR (-2), au Centre (-1) et probablement aux Vert’libéraux. Nous l’avons dit, ce résultat est en phase avec la tendance nationale.
Cette situation impose au PLR, tant au niveau cantonal que national, de faire preuve de davantage d’écoute et de réactivité en réexaminant ses stratégies pour mieux répondre aux attentes des citoyens. De gros efforts ont déjà été faits afin de soulager la charge fiscale qui pèse sur les contribuables, au travers de trois initiatives visant à réduire les impôts. Force est de constater que ce n’est pas suffisant. Tant le parti cantonal que ses élus au Grand Conseil devront redoubler d’efforts pour assurer une représentation efficace et un dialogue constructif avec la population. En prendre conscience est un premier pas nécessaire.
Perspectives et défis à venir
L'exécutif et le législatif font face à un travail considérable. Au Conseil d’État, la mise en œuvre des réformes structurelles devra s’appuyer sur une vision partagée, alliant modernisation des infrastructures, renforcement de la compétitivité et ajustements fiscaux pour améliorer le cadre de vie des Neuchâtelois. Au Grand Conseil, l’enjeu est d’instaurer un climat de collaboration en bonne intelligence afin d’élaborer des politiques équilibrées favorisant l’épanouissement économique et social du canton. Le PLR a un double rôle à jouer : en tant qu’initiateur de réformes pragmatiques au sein du gouvernement et en tant que force de proposition au parlement pour garantir la représentation des intérêts des citoyens. Les résultats électoraux actuels, quoique contrastés, sont aussi une opportunité de renouvellement stratégique pour notre parti.
En conclusion, ces élections confirment la nécessité d’un engagement renforcé du PLR, tant à l’exécutif qu’au législatif, pour mener à bien les réformes indispensables et répondre aux aspirations des Neuchâtelois. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons nous faire entendre plus et mieux !/ fk